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CHARLES MONSELET

Cet article devait avoir pour suite, deux ans après, uue vive critique de Philiberte, qui amena un duel entre Émile Augier et Charles Monselet.


Mais la pioche des démolisseurs a obligé notre écrivain à abandonner la place du Carrousel[1] : — cédant à ses goûts et guidé par ses instincts littéraires, Monselet s’en vient alors habiter, rue d’Angivilliers, l’hôtel d’Augivilliers qu’ont tour à tour habité Sophie Arnould et… Stendhal, — à quelques pas de la place de l’Oratoire et de la petite rue du Coq, également disparue, où Mercier de Compiègne avait installé boutique de librairie, — de cette rue du Coq où est née la caricature française.

Encore une fois les travaux de percement de la rue de Rivoli arrachent Monselet à ces ruines qu’il abandonne comme à regret : — il vient se fixer alors rue d’Argenteuil, 39, — dans cette rue d’Argenteuil qui a vu Corneille — d’où il datera la préface curieuse des Statues et Statuettes contemporaines — son premier livre.

La Presse du 2 septembre 1852 contient un nouveau chapitre de Monselet, intitulé : Paris démoli ; Charles Monselet préparait alors — il l’a mentionné dans la préface de Statues et Statuettes — une suite du Tableau de Paris, de Mercier, qui devait comprendre, dans l’esprit du chroniqueur, ces différentes physionomies d’un Paris des temps passés.

Moins d’un an après, on retrouve Charles Monselet, rue Croix-des-Petits-Champs, à l’hôtel de Bretagne. Comme Rétif de La Bretonne, dont il a retracé la biographie, Monselet aime le changement d’adresse. Je ne cite que pour mémoire son court passage rue de l’Éperon.

« … C’était plusieurs années avant la chute de Louis-

  1. Dans le journal le Pays, Charles Monselet a consacré deux feuilletons fort intéressants (22 et 23 août 1851), à l’ancienne place du Carrousel dont il a été l’un des derniers habitants.