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SA VIE, SON ŒUVRE

» Il y eut vraiment là une éclosion, on pourrait dire une explosion d’esprit merveilleuse.

» Monselet fut parmi les plus explosifs.

» Elle est étonnante à relire, cette collection d’articles, à la verve incisive, à la piquante originalité, dont s’amusa tout un pays pendant plusieurs années.

» Monselet tenait certainement le premier rang dans ces trouveurs de boutades étranges.

» Dame ! cela ne ressemblait guère au journalisme nouveau que nous a fait le reportage depuis quelque temps.

» Il ne suffisait pas d’avoir de bonnes jambes et de courir aux renseignements pour intéresser le public. Il fallait payer esprit comptant.

» Ce fut une charmante chose que cet article de genre qu’on a injustement délaissé et auquel on est en train de revenir peu à peu. Il avait assez d’étendue pour former un tout bien équilibré ; il n’était pas assez long pour que la satiété survînt.

» C’était un régal qui ne pouvait pas donner d’indigestion.

» Le nom de Charles Monselet restera inséparable de ce genre dans lequel il brilla d’un si vif éclat… »


De son côté, M. Félix Ribeyre, dans son Histoire des grands journaux de France (Paris, 1863), a écrit les lignes suivantes :

»… 1857, Aurélien Scholl entre au Figaro avec tout son bagage d’esprit, de réelle originalité et de mordante raillerie ; il y est bientôt suivi de Jules Noriac et de Charles Monselet, — Charles Monselet, le roi du petit journal ! — Ah ! tant pis, je ne me dédis pas et je sais bien que cela va encore retarder son entrée à la Revue des Deux Mondes ; mais qu’y faire, et puis-je vraiment dire autre chose de ce spirituel fantaisiste ? »

Charles Monselet quitta donc la Gazette de Paris à laquelle on l’enlevait, et aussi le Diogène, le Rabelais, auxquels il collabora un instant, pour entrer au Figaro. Son premier article