« … En littérature, la première révolution a donné la force, la seconde révolution, la grandeur, la troisième révolution donnera peut-être la vérité… »
En écrivant, vingt ans auparavant, ces lignes qui terminent son étude sur Chateaubriand, Monselet ne croyait pas si bien prédire : mais de même que les lettres n’avaient attendu ni 89 ni 48 pour manifester leur caractère nouveau, de même 71 ne fut qu’un résultat. Encore une fois la révolution politique n’avait été que le contre-coup de la révolution littéraire.
Au lendemain de la guerre, Monselet écrivait encore à ce sujet les lignes suivantes (Petit Moniteur universel, no du 1er mars 1871, imprimé à Bordeaux) :
« … La littérature a une lourde part de complicité et de responsabilité dans cet écroulement subit d’un monde miné depuis longtemps ; — j’entends la littérature de ces quinze dernières années, celle qui, des demi-sommets, avait fini par rouler jusque dans les bas-fonds, et par y demeurer.
Ne perdons pas notre temps en récriminations inutiles. Le mal est fait ; n’accusons personne, afin de n’avoir pas à accuser tout le monde. On convient qu’on a cédé à un vertige, qu’on a été emporté, aveuglé. Cet aveu est déjà un pas vers le rachat. Il ne faut pas en rester là, il faut continuer dans l’effort. Nous savons comment nous sommes tombés, voyons comment noue nous relèverons. Cherchons à indiquer et à préparer les