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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/249

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SA VIE, SON ŒUVRE

fatale de l’échéance — de la déchéance aussi : — plus de gaîté, toute joie cesse pour faire place aussitôt au deuil, à la douleur. À peine les flons-flons de l’opérette font-ils entendre à nos oreilles leur dernier bourdonnement, que le clairon jette son appel strident, que le canon tonne, que la lourde hotte du vainqueur pèse sur notre sol envahi.

Voici que la réalité se dresse tout à coup, effroyahle, somhre tragédie, drame sanglant qui a nom la guerre.


… Soit ! encore une fois ! — Soit ! encore la lutte !
           La guerre, formidable voix !
La mitraille qui plaide et le fer qui discute !
           Eh bien ! donc, encore une fois !
Oh ! quel récit plus tard ! il faudra qu’on l’entende,
           L’œil hagard, le front pâlissant…
Mais par où commencer cette sombre légende.
           Qui roule un océan de sang ?

          (Charles Monselet, la Petite Presse, 6 octobre 1870.)


…………………………………………………………………………………………

Cette page de notre histoire — page douloureuse qu’on voudrait effacer — change en un instant la face des choses, bouleverse nos institutions, réforme nos mœurs, transforme nos idées.

Tout mouvement s’arrête : poésie, beaux-arts, littérature, subissent au moins un temps d’arrêt. La plume, le pinceau, l’ébauchoir n’ont plus rien à faire où régnent le sabre et le fusil… Passons !