velle qui s’était manifestée dès longtemps avant 1870 allait affirmer sa toute-puissance au lendemain de cette sombre épopée politique.
Saluons l’avènement du naturalisme.
Mais Monselet, qui avait prédit et souhaité cette troisième révolution, ne devait la comprendre qu’à demi : — le but lui semblait dépassé. Il n’en fut pas moins un des premiers, en 1871, à ramener les esprits vers la littérature, et à chanter, en des strophes hardies, la renaissance artistique de la France :
France, crois à ton étoile !
L’ombre voile
Pour un instant le chemin…
Mais demain !
Reine de l’intelligence,
Ta vengeance
Est d’emplir les nations
De rayons !
Tes livres sont tes armées
Enflammées
Et tu conquiers l’univers
Par tes vers !
Aveugle ou fou qui te nie !
Ton génie
Couvre l’espace, pareil
Au soleil !
L’année terrible avait été terrible également pour les gens de lettres.
Charles Monselet s’était retranché derrière le Monde illustré ; le 20 août 1870, au début de la guerre, il commençait dans ce journal un roman intitulé : Chanvallon — Mémoires d’un passant sous le Consulat et l’Empire. Durant l’hiver de 1870-71, le Monde illustré est en outre rempli de ses feuilletons, de ses comptes rendus de théâtres — tant que les théâtres, au milieu de la fusillade, peuvent ou osent représenter quelque spectacle nouveau — de variétés de tous genres, de poésies.