Après la Commune, Monselet publie encore un nouveau roman au Moniteur universel (26 juillet 1871) : les Marges du Code {La Belle Olympe).
Charles Monselet se résigna alors une première fois, vers cette époque, à se séparer d’une partie de ses livres, qu’il avait mis tant de plaisir et d’ardeur à réunir : la séparation fut cruelle. L’homme de lettres se cacha à demi sous le voile de l’anonyme et dressa de sa bibliothèque un catalogue, des plus détaillés, aussi recherché aujourd’hui des bibliophiles qu’un de ses propres volumes.
« Ainsi que l’indique la couverture du catalogue, écrivit Monselet dans une courte préface, la plupart de ces livres proviennent de chez un écrivain bien connu — bien connu par son amour de lettres, par son érudition spéciale, par ses travaux bibliographiques justement estimés ; bien connu aussi par son enjouement et par sa belle santé. — Car notre écrivain est vivant et très vivant, Dieu merci ! C’est une vente avant décès que nous faisons. Vous l’avez rencontré vingt fois sur les quais, le long des parapets, bouquinant avec délices. Pourquoi faut-il que ce flâneur souriant, que ce gourmet de la littérature ait quelquefois maille à partir avec la destinée ? Demandez à La Fontaine et à Nodier ? Bien que cette collection ne représente qu’une faible partie de sa bibliothèque, il ne lui en a pas moins fallu des circonstances exceptionnelles pour le déterminer à s’en séparer. Passe pour les petits romans couleur de rose, qui ne conviennent plus peut-être à sa maturité. Mais les livres d’amis, de camarades, de confrères ! Ce n’est pas sans un vif regret, et sans les avoir reparcourus plus d’une fois que notre écrivain a pu se décider à leur dire adieu. Nous n’avons pas à répondre pour lui à la question de convenance qu’on pourrait soulever à propos de cette vente ; tous ces ouvrages-là, il en a rendu compte, lors de leur apparition, dans les journaux où il écrit ; il peut à bon droit se