CHARLES MONSELET — SA VIE, SON OEUVRE 268
ROSE
Rosette, mon cher cœur, parlons de Monselet.
ROSETTE
Monselet est joli. Comme une vague aurore Sun visage est vermeil et de fleurs se décore. Je voi> sa Lèvre en feu dans Le vin que je Itois. Quand il était petit, les roses dans le bois Cachaient, en le voyant, leur aiguillon farouche. Et les abeilles d’or voltigeaient sur sa bouche...
Watteau, peintre du beau, que son temps violait, Eût fait de Lui sans doute un abbé violet Epris de Colombine, et dans la nuit avare, Eveillant doucement l’âme d’une guitare.
ROSETTE
Les Grâces le l’ont vivre et l’ont accrédité.
Dans sa prose on le voit, cachant leur nudité
Et leurs bras blancs pareils à des anses d’amphores,
Sous des bouquets riants de fraiches métaphores !...
RUSE
Mais à présent il est cygne parmi les cygnes.
ROSETTE
A présent il sait faire un chef-d’œuvre en cent lignes.
ROSE
Que j’en ai vu mourir, non pas mille, mais cent Mille, mais deux cent mille, avec Villemessant, De ces ténors ! Mais seul, Monselet a l’ut dièze...
ROSETTE
Qui mieux que lui, ma sœur, chante un petit couplet ?
Monsieur de Cupidon, roué qui nous défie, C’était là de la bonne autobiographie ; C’est l’auteur qui, jetant sa tunique de lin, Exécute ce rôle eu babil zinzolin !
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