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SA VIE, SON ŒUVRE

conté à l’oreille des gaudrioles, et il eût vécu honoré, souriant, heureux.

» Francisque Sarcey. »

(XIX e Siècle, 2i mai 1888.)

« . . Il débuta très jeune, à Bordeaux, comme poète naturellement et aussi un peu comme chroniqueur. Il était à peine majeur quand il prit, à ce qu’il prétend, pour la capitale un passeport de paresseux. C’est un titre qu’il se donnait volontiers, non sans une ironie voilée, et qui a fait le thème d’une des plus jolies pièces de vers qu’il laisse. Ce paresseux a, quarante-six ans de suite, produit sans relâche et avec une fécondité extraordinaire, si l’on tient compte du souci de la forme, dont il n’a jamais pu se départir. Il écrit en vers et, s’il n’a jamais donné les grands coups d’ailes des lyriques, s’il n’a pas eu l’envolée, comme on dit aujourd’hui et comme il n’aurait pas dit volontiers, il retrouvait, dans des sujets tout contemporains et en obéissant aux exigences de la technique moderne, l’art galant et leste des anacréontiques du

siècle passé...

» Gustave Isambert. »

{Le Temps, 21 mai 1888.)

« ... Monselet laisse des volumes qui, plus tard, seront recherchés, quelques-uns du moins. Il en est plusieurs qui sont épuisés, et où se trouvent le plus clair de son esprit et la plus Une essence de son observation.

» ... Sans la moindre aigreur, on ne saurait trop le dire, contre l’injustice du sort et contrel’injustice des hommes, il fut, jusqu’au bout, une sorte de sage, à sa manière, qui regardait tout cela sans irritation, même sans envie ; malgré la conscience de sa valeur, de marque trop délicate pour être appréciée par le gros du public, celui qui fait la fortune des écrivains et, sans doute, hélas ! leur réputation. Que de livres de renommée bruyante, cependant, seront ensevelis, pour jamais,