provincial qui oe savait rien des choses parisiennes et qui se trouvait tout à coup jeté eo plein parisianisme, dans le tourbillon du Figaro.
Parmi ceux dont j’allais devenir le collaborateur, deux hommes me séduisirent toul de suite, Villemol, et Monselet, et je nie pris pour eux d’une sorte de passion mêlée de res-
pect. Le mol de respecl fera sourire sans doute, s’appliquant à Monselel : mais c’est la vérité qu’en ce temps-là j’avais comme une admiration craintive des hommes qui s’étaienl l’ait un nom dans le Figaro, où j’allais écrire. Je leur trouvais tant d’esprit et je m’en sentais si dénué !
>- Villemol était élonrdissanl de gaieté ; jamais je n’ai vu chez personne jaillissement plus spontané d’anecdotes plaisamment coûtées, de mots bon enfant et drolatiques. Je préférais « le beaucoup Monselet, qui avait l’esprit plus Un et qui écrivait une excellente langue, la meilleure langue du wui’ siècle. C’est un mérite auquel j’ai toujours été très sensible. On m’avait accueilli au Figaro comme un chieu dans un jeu de quilles, ou plutôt comme un chien qui vient manger sa part du gâteau, et comme j’avais l’air d’un ahuri, on en avait profité pour me blaguer dans les grands prix.
» Villemol et .Monselet furent les seuls qui me firent bonne mine. J’étais plus à mon aise avec Monselet, parce qu’il savait, à fond le vviu" siècle et qu’il l’adorait ; je me trouvais sur ce poinl en communion d’idées avec lui.
» Et puis, je lui trouvais tant de talent ! Il avait le visage d’un abbé du wur siècle ; il en avait aussi les allures, les goûts el le tour d’esprit. Il était fait pour écrire à tête reposée, quand le cœur lui en disait, quelques jolies bagatelles, d’un style achevé, que les salons se seraient disputées. Il eût brillé dans ces mêmes salons par la bonue grâce et le piquant de sa conversation, et fût entré à son tour à l’Académie, où il se fût as>is entre un duc et pair et un évèque. Il leur aurait