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Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/55

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SA VIE, SON ŒUVRE


tion qui le fait remarquer dans tous ses écrits ; sa forme est ce qu’elle restera jusqu’à la fin, pure, un tantinet précieuse, gaie, d’une gaîté douce, une gaité bon enfant.

Dix-sept ans et encombrer ainsi les journaux de ses vers et de sa prose, car ce n’est pas seulement le Courrier de la Gironde qui répand sa signature, mais encore la Guyenne, le Monde bordelais, la Revue bordelaise, la Sylphide… etc.

D’autres poésies paraissent à la suite dans le Courrier de la Gironde ; c’est d’abord Lilette (juin-juillet 1842), ainsi dédiée à M. Jeban Saint-Rieul-Dupouy :

« Daignez accepter la dédicace de ce petit poème — si poème il y a — comme un souvenir de l’amitié généreuse dont vous m’avez environné à mes premiers débuts. C’est une simple histoire écrite à la hâte, un de ces doux soirs de fêtes printanières, trop à la hâte peut-être, mais vous m’avez si souvent répété que cette jeunesse, cette insouciance, tout ce bonheur que j’effeuille au moindre souffle s’envolait si cruellement et si fatalement, que je n’ai pas eu le courage de reprendre vers par vers cette œuvre d’un jour. Je vous l’envoie donc telle que la pensée d’hier l’a produite, telle que la pensée de demain la désavouerait peut-être — assez confiant dans votre aimable patronage pour espérer que le public voudra bien fermer les yeux sur mes nombreuses imperfections. »

Plus tard, revue et corrigée, Lilette est devenue le Médoc, que l’on trouve en tête du premier volume de poésies de Charles Monselet :


Le pays de Médoc, c’est la verte oasis
Qui s’élève au milieu des landes de Gascogne…


Enfin, un nouveau poème, Marie et Ferdinand (24 août 1842) achève la réputation du jeune écrivain.

Le Courrier de la Gironde l’annonça ainsi à ses lecteurs :


M. Charles Monselet, le jeune poète de seize ans dont nous avons