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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/132

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première victoire, il y renouvela des excès qui, pour avoir été partagés avec les autres envoyés de la Convention, n’en ont pas moins laissé un nuage de sang sur sa mémoire.

Quatre lettres qu’il écrivit à cette époque à Camille Desmoulins et à sa femme, quatre de ces chefs-d’œuvre involontaires dus à l’inconscience de la publicité, nous font plonger dans l’âme de Stanislas, comme en une tempête les vagues écartées laissent apercevoir un abîme.

La première est adressée à Camille, la seconde à Lucile. Toutes deux sont datées de Marseille, le 18 octobre, l’an second de la République française une et indivisible.

« Lucile, vous avez toujours été présente à ma pensée ! Que Camille en murmure, qu’il en dise tout ce qu’il voudra, il ne fera en cela qu’agir comme tous les propriétaires ; mais certes il ne peut pas vous faire l’injure de penser qu’il est le seul au monde qui vous trouve aimable et qui