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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/133

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ait le droit de vous le dire. Il le sait, ce coquin de Bouli-Boula, car il disait en votre présence : « J’aime Lapin, parce qu’il aime Rouleau. » Ce pauvre Lapin a eu bien des aventures ; il a parcouru furieusement de terriers, et il a fait provision d’amples récits pour sa vieillesse. Il a souvent regretté le thym et le serpolet dont vos jolies mains à petits trous se plaisaient à le nourrir dans votre jardin du bourg de l’Égalité.

« Au reste, il n’a point été au-dessous de sa mission, en exposant sa vie plusieurs fois pour sauver la République. En recherchant la gloire d’une bonne action, savez-vous ce qui le soutenait, ce qu’il avait toujours sous les yeux ? D’abord, la patrie ; puis vous. Il ne voulait et il ne veut qu’être digne de tous deux. Vous trouverez ce lapin romanesque, et il ne l’est pas mal. Il se souvient de vos idylles, de vos saules, de vos tombeaux et de vos éclats de rire. Il vous voit trottant dans votre chambre, courir sur le parquet, vous asseoir une