Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/145

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— Mais… balbutia le comte, stupéfait.

— À moins que vous ne préféreriez Naples, Venise ou Constantinople ; cela m’est indifférent.

— Pandore…

— C’est aujourd’hui le vingt-six juillet, avez-vous dit ; soyez de retour le vingt-six octobre.

— Le vingt-six octobre ? Et alors ?

— Dans la soirée ; trouvez-vous à l’Opéra-Comique. Vous y avez toujours votre loge, n’est-ce pas ?

— Oui, Pandore.

— J’y viendrai. Alors, je ne me souviendrai plus de la conversation que nous venons d’avoir. Je… me laisserai aimer, puisque vous le désirez ainsi. Mais partez, partez aujourd’hui même, demain au plus tard !

— Soit, dit le comte d’Ingrande ; mais, de votre côté, rappelez-vous votre promesse ; dans trois mois, jour pour jour, je viendrai en demander l’exécution.

— C’est convenu.

— Jusque-là ne me donnerez-vous pas un seul mot d’explication ?

— Pas un seul.

— Allons, puisqu’il le faut, je me résigne. Ah ! votre conduite est bien étrange, Pandore, et moi je suis bien fou ! N’importe ; demain j’aurai quitté Paris. A revoir, Pandore.

— A revoir, comte, dit-elle en lui tendant la main, qu’il put baiser cette fois.