Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/15

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n’aboie pas, le jardinier qui est absent… Mais enfin, il reste la servante ; ainsi donc, en route !

Malgré cette seconde invitation, la voiture persista dans son immobilité.

— Attendez, monsieur !

— Quoi encore ?

— On ouvre tout doucement une fenêtre du premier étage.

— Diable !

— Une tête d’homme… il regarde par ici… il referme brusquement la fenêtre… Entendez-vous maintenant ce bruit dans la maison ? On dirait une dégringolade de pommes dans un grenier.

— C’est vrai ! dit le monsieur, qui, cette fois, sauta hors du coupé.

— Quand je vous le disais !

— Il faut éclaircir cela.

— Quelle est votre intention ?

— Reste sur ton siège pendant que je vais frapper à la porte.

Le monsieur se dirigea vers la maison ; arrivé devant, il eut l’air de réfléchir et il revint sur ses pas.

— Vous n’avez pas frappé ? dit le cocher.

— C’est inutile, la porte est ouverte.

— Oh ! oh !

— Siffle, et fais claquer ton fouet pendant que je vais entrer.

— Vous voulez donc entrer, monsieur ?

— Certainement.

— Seul ?

— Tu sais bien que j’ai toujours sur moi quelques joujoux de voyage.

— Prenez garde ! dit le cocher, en hochant la tête.

— Si tu ne m’as pas revu au bout de dix minutes ou si je ne me suis pas fait entendre, tu pourras venir me chercher. Mais, bah ! je parie qu’il s’agit d’un accident insignifiant…

En parlant ainsi, le monsieur s’était avancé jusque sur le seuil de la maison de Mme Abadie. Il le franchit, et se trouva dans la cour.