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CHAPITRE IX

Le conte d’Ingrande


Au Club, le même soir, selon leur convention, Philippe rencontra le comte d’Ingrande. Le vieux gentilhomme était adossé contre une cheminée et causait avec deux ou trois de ses contemporains. Il causait politique, comme c’était la mode en France, vers 1848. Un mystérieux enchaînement de considérations le faisait incliner depuis quelques temps du côté des idées nouvelles ; d’anciens camarades avançaient plaisamment que c’était pour se rajeunir qu’il se mettait ainsi au pas de son siècle.

Quelques moments avant l’arrivée de Philippe Beyle, l’entretien avait été amené sur le mariage d’un député de la droite avec l’héritière d’un grand nom et d’une grande fortune. Le député n’avait que son talent et l’appui du Château ; aussi ce mariage faisait-il un vacarme du diable dans ce quartier plein d’herbe qu’on appelle le noble faubourg.