Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/215

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CHAPITRE X

Sésame, ouvre-toi !


Philippe reçut selon la promesse du comte, une invitation pour le bal de l’hôtel d’Havré. C’était une faveur très grande assurément, car les salons de l’hôtel d’Havré ne s’ouvraient, deux ou trois fois l’an, qu’à une foule héraldique. Philippe aurait pu s’étonner davantage ; mais, depuis quelques jours, l’étonnement était devenu en lui une sensation émoussée. Aux réalités glaciales avaient succédé sans transition les magies radieuses ; les menaces sinistres, dont l’écho ne bourdonnait plus à son oreille, s’étaient vu remplacer par le chœur léger des espoirs, pareils à ces figures célestes qui précèdent le char de l’Aurore dans le tableau du Guide.

Il était onze heures à peu près lorsqu’il mit le pied à l’hôtel d’Havré. La première personne qu’il aperçut, avec cette rapidité de coup d’œil que les aigles seuls disputent aux amoureux, fut Amélie.