— Où allez-vous donc ?
— Il faut que je vous quitte ; Amélie serait inquiète d’une plus longue absence.
— N’est-ce pas cela ? Rasseyez-vous, monsieur Beyle.
— Mais…
— Rasseyez-vous, je vous prie.
M. Blanchard pesa sur un timbre. Le valet apparut.
— Attelez, lui dit-il.
Ensuite, se retournant vers Philippe :
— Je vais vous ramener chez vous.
— C’est trop de bonté, et je dérange peut-être votre itinéraire.
— Non, je dînerai aux alentours du boulevard ; ensuite je rentrerai pour m’habiller.
— Où ?
— Ici. Ah ! c’est juste, je ne vous ai pas fait voir mon cabinet de toilette.
— Et après, j’irai passer une heure aux Italiens, où peut-être rencontrerai-je Guédéonoff.
— Votre… maison… fera queue parmi les calèches ?
— Certainement.
— Et, au sortir du théâtre, vous tomberez moelleusement dans votre lit.
— D’ordinaire, c’est ce qui arrive ; mais ce soir, je reçois.
—Vous recevez ?
— Oui.
— Où cela ?
— Ici, parbleu ! toujours ici ! Je compte ramener quelques personnes à qui j’ai donné rendez-vous au foyer. Nous prendrons le thé chez moi. Oh ! une petite réunion sans façon. Si vous daignez être des nôtres…
— Merci, monsieur Blanchard.
— En tout cas, n’arrivez pas après minuit, car ma maison et moi nous serons partis pour Orléans, où je suis invité à déjeuner demain matin.