Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/326

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Philippe obéit malgré lui. Il aperçut une autre femme, rasant le mur du boulevard des Invalides.

— Cinquante-quatre ! dit la voix de l’arbre.

— Vous les comptez donc ?

— Depuis une heure.

— Qui êtes-vous ? demanda Philippe.

— Comment ! vous ne m’avez pas reconnu ?

— À cette hauteur ? et par la nuit qu’il fait ?

— Vous ne devinez pas ?

Les branches recommencèrent à craquer d’une façon qui inspira des craintes à Philippe. Il recula de quelques pas.

— Cherchez bien, monsieur Beyle, continua la voix.

— Vous me connaissez ? dit Philippe de plus en plus surpris.

— Parbleu !

— Descendez, alors.

— Soit ; mais auparavant assurez-vous qu’il ne vienne personne.

— Personne, non, il n’y a personne ! dit Philippe, impatient de voir les traits de ce témoin.

— En êtes-vous bien certain ?

— Oui, descendez.

— Plus bas, donc !

Une masse agita les rameaux, glissa et arriva jusqu’à terre. Philippe s’approcha vivement.

— M. Blanchard ! s’écria-t-il.

— Mais taisez-vous donc, encore une fois ! dit celui-ci en lui saisissant le bras ; il n’est pas prudent de parler si haut dans ce quartier.

— C’était vous !

— Eh ! qui vouliez-vous donc que ce fût ?

— Vous ici ?

— Il n’y a rien d’étonnant à cela, puisque je vous y rencontre.

— Moi, c’est bien différent.

— Comment ?

Philippe comprit qu’il venait de dire une imprudence.