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Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/340

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pas de sa dignité d’époux d’empêcher que M. Blanchard pût se trouver face à face avec Amélie ? Pourquoi diriger ce témoin vers un scandale appréhendé ?

Pourtant, sans M. Blanchard, sans ce confident que le hasard met dans sa route, Philippe ne saura rien ; il restera plus que jamais plongé dans la nuit des soupçons accumulés et épaissis autour de lui. Que faire ? que ne pas faire ?

Dans ce carrefour de l’incertitude, Philippe demeurait immobile.

Il résolut de laisser agir la Providence.

— Partez donc, dit-il à M. Blanchard en soupirant, partez, Haroun-al-Raschid, qui ne voulez pas de Giafar.

— À la bonne heure !

— Que tous mes vœux vous accompagnent !

— Merci.

M. Blanchard se disposait à l’escalade.

— Un mot encore, lui dit Philippe Beyle.

— Le dernier ?

— Le dernier.

— Voyons, et hâtez-vous.

— Eh bien ! un pressentiment me dit que vous allez assister à des choses bizarres.

— J’y compte bien.

— Importantes, peut-être.

— Qui sait ?

— Quelles qu’elles soient, donnez-moi votre parole d’homme d’honneur que vous ne les révélerez à personne avant de me les avoir révélées à moi.

— C’est infiniment trop juste.

— Votre parole, monsieur Blanchard ?

— Je vous la donne, répondit celui-ci, frappé de l’insistance et de l’accent de cette dernière recommandation.

Les deux hommes échangèrent une poignée de main.

— Est-ce tout ce que vous avez à me dire ? demanda M. Blanchard.

— C’est tout.