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Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/428

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— Je connais, je connais ! dit M. Blanchard en l’interrompant.

— C’est dommage, murmura le romancier ; mais j’en ai d’autres. « O ma Juana ! jure-moi que tu ne seras jamais à d’autres qu’à ton Pablo ! Ainsi s’exprimait dans une sierra d’Aragon, un jeune homme qu’à son air martial et décidé, à sa veste ornée de broderies, il était facile de reconnaître pour un muletier… »

— Je connais cela aussi.

— Vous êtes difficile.

En ce moment, un fou se leva avec vivacité et vint répandre une petite poudre dans l’assiette de M. Blanchard.

— Qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que c’est ? s’écria celui-ci en faisant un bond.

— Goûtez votre potage maintenant, lui dit le fou qui avait regagné sa place.

— Eh bien, monsieur Corbulon ? dit sévèrement le directeur.

— Qu’a-t-il mis là-dedans ? demanda M. Blanchard à son voisin le colonel.

— Rien de malfaisant. C’est un original qui s’imagine avoir retrouvé la recette de l’ambroisie.

— Va-t-il recommencer son manège pour tous les plats ?

— Oh ! non.

— « Dans la rue de la Grosse-Écritoire, à Reims, l’observateur eût remarqué, il y a trente ans environ, une maison d’obscure apparence, construite dans le style lombard. À l’une des étroites fenêtres, qui avaient scrupuleusement gardé leurs carreaux encadrés de plomb, apparaissait par intervalles une ravissante tête de jeune fille… »

C’était le romancier qui s’était penché de nouveau vers M. Blanchard.

— J’ai lu ce début pas plus tard qu’avant-hier, se hâta de dire celui-ci.

— On me l’aura dérobé.

— C’est probable.

Pendant ce colloque, un fou placé en face de M. Blanchard lui avait effrontément enlevé sa côtelette.