Page:Monselet - Le Marquis de Villemer par George Sand, paru dans Le Figaro, 14 novembre 1861.djvu/16

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proche ou distante du Marquis de Villemer, pour l’auteur de la Grenadière. — De l’amour ? Mais on n’aime donc pas dans la Comédie humaine ! On n’y a donc pas des larmes, des baisers, des sanglots, des tyrannies, des dévouements ! Les femmes de George Sand, dites-vous ? Mais les femmes de Balzac ! mais Eugénie Grandet, mais la duchesse de Langeais, mais Pierrette, mais madame Claës, mais Ursule Mirouët ? George Sand a-t-elle dans son répertoire un type plus formidable que madame Marneffe, plus séraphique que madame de Mortsauf, plus raffiné que Modeste Mignon ?

Était-ce par une naïve et loyale effusion, ou par un sentiment secret d’émulation, que Balzac s’avisa un jour de dédier ses Mémoires de deux jeunes mariées à George Sand ?

George Sand semble mettre un certain orgueil à bannir de son œuvre tout autre sentiment, toute autre passion, toute autre préoccupation que l’amour. Certes elle en discute savamment ; c’est presque une chaire qu’elle occupe, c’est presque un cours qu’elle professe,