Page:Monselet - Les Poésies complètes, 1889.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée





CARÊME ET CARÊME




Carême est une saison,
Une saison de disgrâce
Au dévot que l’oraison
Empêche d’être vorace.

Carême est un maître-queux,
Dont le seul nom illumine
Le bon gourmand belliqueux,
Que l’appétit toujours mine.

Carême, de l’embonpoint
Fuyant la loyale épreuve,
Ne mérite même point
Les égards de Sainte-Beuve.

Carême a nourri Rothschild
Et vingt têtes couronnées.
Il eût d’Aroun-al-Raschild
Prolongé les destinées.