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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/10

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LES RESSUSCITÉS

braque. Mais je sais d’autres noms et d’autres livres, glorieux et respectables, ceux de Chateaubriand, par exemple, de Nodier et de madame de Staël, qui m’ont toujours fait penser qu’une semblable époque, — une époque de vingt ans, — ne méritait pas la raillerie et le dédain avec lesquels la plupart de nos critiques ont l’habitude de la saluer.

Il en est bien peu de ceux-là qui n’aient à se reprocher un bon mot sur M. Jouy, — une épigramme sur M. Jay, — une plaisanterie sur M. Arnault. On ferait un volume d’un tel recueil, et ce recueil pourrait être intitulé sans inconvénient la Cravate blanche littéraire.

Laissons dire. Celui de qui je veux parler aujourd’hui valait bien les trois quarts de nos écrivains d’à présent, je vous l’atteste. Ses vaudevilles étaient tout aussi spirituels que les nôtres, ses tragédies tout aussi froides, ses livrets tout aussi ridicules. Seulement c’était un autre ridicule, une autre froideur et un autre esprit. La pensée et le style ont leurs modes, comme on sait, et ces modes ont leur Longchamps. La phrase se taille comme un habit, tantôt courte et tantôt longue, hier en