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JULES JANIN

Théophile Gautier aussi. Plus tard, comme les autres, Jules Janin devait revenir de ses préventions sur l’Institut et sur les palmes vertes. Il se présenta une première fois en 1865, et fut refusé ; il en prit gaiement son parti et publia son Discours de réception… à la porte de l’Académie française. Ce n’était pas, comme on pouvait le supposer, une charge à fond de train contre l’institution du cardinal de Richelieu. On y remarquait des restrictions avisées qui permettaient et faisaient même pressentir un retour à cette porte mal close.

Voici en quels termes M. Jules Janin s’exprimait : « Qui que nous soyons, petits ou grands, inconnus ou célèbres, parlons avec respect de l’Académie ! Elle assistait, courageuse, aux plus cruelles tempêtes ; elle a subi les plus terribles orages ; encore aujourd’hui, après tant de gouvernements emportés dans l’abîme, elle est restée un refuge, un abri. C’est la plus ancienne de toutes les institutions abolies, et cependant la voilà vivante encore. Elle a tout subi, tout supporté ; elle a fait des choix indignes… elle a recruté des hommes qui l’ont trahie, outragée et reniée… Soudain la