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CHAPITRE XVII

Clément Caraguel. — Le Bougeoir, rien que le Bougeoir. — Les notes d’Édouard Fournier.

Un littérateur de second plan, c’était Clément Caraguel, galant homme d’ailleurs, parfaitement inoffensif, posé, très simple d’habitudes et de manières. Il était venu de là-bas, du Midi (de Mazamet, je crois), et, sans trop de tâtonnements, il avait trouvé sa voie : il était devenu journaliste au Charivari. Il semblait plutôt fait pour la Revue des Deux-Mondes ; mais un fonds naturel de mélancolie le poussait vers les facéties et les coq-à-l’âne. Cela est moins paradoxal qu’on pourrait le croire.

Au Charivari, Clément Caraguel se trouva en compagnie des gens les plus graves du monde ; car il est à remarquer que, de tout temps, ce joyeux petit journal a surtout été rédigé par des misanthropes. Comptez-les : c’étaient Taxile Delord, qui aurait pu entrer dans la diplomatie ; Louis Huart, dont une poignée de main donnait l’onglée ; Arnould Frémy,