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même le considérer comme l’origine du présent ouvrage longtemps interrompu. Depuis cette époque, en 1853, M. Th. Lavallée a donné une histoire de la Maison de Saint-Cyr, en un volume in-8°, qui n’est que le développement des faits consignés ici, avec quelques additions dont je me suis permis de profiter. »

Malgré la bonhomie de cet avertissement, il y eut des gens d’assez mauvais ton pour se récrier, et pour déclarer que le noble écrivain en avait usé trop à son aise avec M. Lavallée. On trouva qu’il avait profité dans une mesure indiscrète d’un ouvrage qui, selon lui, n’est que le développement du sien.

Vous lui fîtes, seigneur,
En l’adoptant, beaucoup d’honneur.

Comme on le pense bien, les bonnes langues de l’opposition s’empressèrent d’exagérer l’affaire ; on n’a pas tous les jours l’occasion de turlupiner un duc.

L’Histoire de Madame de Maintenon, ainsi que nous l’avons fait entendre, a surtout pour objet de remettre en lumière les vertus — et principalement la vertu — de cette très belle, très spirituelle et très habile dame. En conséquence, c’est une protestation continuelle et continuellement indignée contre les assertions cavalières du duc de Saint-Simon. Ce Saint-Simon le tourmente sans relâche, il le rencontre à chaque instant devant lui ; c’est un homme terrible et dont il faut se débarrasser à tout prix. Il le traite d’imposteur et de lâche. Que ne le tient-il seulement au bout de son épée !

À peine en a-t-il fini ou croit-il en avoir fini avec Saint-Simon, que le duc de Noailles se retourne immédiatement vers les autres historiens et pamphlé-