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petits mémoires littéraires

Louis XIV de son Olympe, elle a aussi tiré Louis XV de ses bas-fonds. »

Trois ans après, c’est-à-dire en 1868, nouvelle publication : le Comte de Gisors, 1 volume. Il y a des pages émues dans cet ouvrage consacré à la mémoire du fils du maréchal de Belle-Isle, mort en pleine jeunesse et en pleine vertu. Sainte-Beuve, qui avait déjà écrit deux articles de ses Nouveaux Lundis sur Louvois ( « son Louvois est un monument ! » avait-il dit), tailla derechef sa plume pour M. de Gisors. Sainte-Beuve aimait beaucoup la personne et le talent de M. Camille Rousset.

Signalons encore les Volontaires, recueil de recherches sur les volontaires nationaux, les réquisitionnaires, les levées de 1791 à 1794. « Il y a depuis tantôt quatre-vingts ans, — dit M. Camille Rousset dans sa préface, — une légende des Volontaires. Non seulement cette légende a faussé l’histoire, mais elle trouble encore aujourd’hui la question si importante et si débattue du système d’organisation militaire qui convient le mieux à la France. L’auteur a voulu, pour son propre compte, savoir exactement ce qu’il y a de vrai, ce qu’il y a de faux dans la légende… Deux fois, dans de précédents ouvrages, il a essayé de montrer comment se fait une bonne armée et comment elle se défait ; par cette dernière enquête, il s’est affermi dans la conviction, fondée sur l’expérience, que rien ne vaut, que rien ne supplée, même pour la guerre défensive, une armée permanente et régulière. »

Ces travaux plus ou moins considérables, mais tous d’une incontestable utilité, n’avaient pas cessé d’attirer l’attention de l’Académie française. Elle songea à s’attacher définitivement M. Camille Rousset après la guerre et la Commune, aussitôt qu’elle put renouer