Depuis longtemps je suis entre deux ennemis :
L’un s’appelle la Mort et l’autre la folie.
L’un m’a pris ma raison, l’autre prendra ma vie ;
Et moi, sans murmurerje suis calme et soumis.
Il s’était réfugié chez le docteur Blanche, qui l’avait pris en affection, et où il demeura jusqu’à sa dernière heure.
Or, maintenant je vis avec des insensés ;
À les étudier mes jours se sont passés,
Et je ne me plains pas du sort qui me menace.
Car je puis sans rougir les regarder en face :
Ils ne comprennent pas que je suis l’un d’entre eux,
Quand j’ai prié, poussé de funèbres accents,
Je compte jusqu’à mille et puis je recommence,
De peur que la raison ne cède à la démence.
Voilà ce que je fais alors que je suis seul.
Cela fait passer un frisson dans le dos.
J’en prends encore de toute main et dans toutes les conditions :
Le riche député Didier, qui sortit un matin de chez lui en costume de mahométan pour s’en aller sonner à la porte du ministre ;
Madame O’Connel, ce peintre du premier ordre battant de son front les grilles d’un cabanon dont la direction des beaux-arts se refuse à payer la dépense ;
Et Montpayroux, dont la tête éclata sous les projets, les chiffres, les combinaisons financières !
J’ai gardé les comédiens pour la fin.
Ils sont nombreux ceux qui ont été touchés de l’impitoyable marotte. Leur défilé commence à Potier, tombé en enfance ; puis se continue avec Monrose