Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/170

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Le poëte. — Soignez votre style surtout. Ne vous intimidez pas. Bonjour. (Il sort.) »

Cela, comme nous l’avons dit il y a quelques lignes plus haut, n’est pas en effet dans la manière du Bordelais Berquin, mais cela n’en vaut pas moins sous le rapport littéraire. — À la même époque, nous assure-t-on, Ourliac, que le démon des vers n’avait pas encore abandonné, insérait des fragments poétiques dans les recueils de madame Janet, la providence des poëtes d’alors (les poëtes d’à-présent n’ont plus de providence). On veut aussi qu’il ait passé par le feuilleton du Constitutionnel, mais pour s’y moquer des propriétaires & des lecteurs. De ce moment, & par suite de cette multiplicité de travaux, il commença à compter dans les rangs littéraires, aussi croyons-nous devoir placer là une esquisse de sa personne.

C’était un petit homme ; il avait le teint un peu bilieux ; le sang-froid & le petillement se succédaient sans transition sur sa physionomie, incontestablement marquée du sceau de l’intelligence[1]. À le voir, à l’écouter surtout, on aurait dit un neveu de Voltaire. C’était bien là le jour-

  1. Nous ne connaissons pas de portrait d’Édouard Ourliac. Seulement, dans une série de trois planches intitulée Grande course au clocher académique, Grandville l’a représenté derrière Balzac.