Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/179

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empruntée aux mœurs artistiques, & comme qui dirait les balayures des ateliers de peinture & des cabinets littéraires. L’expression, recrutée dans le vagabondage des entretiens les plus intimes, s’y montre sous un déshabillé dissolu, comme ces courtisanes qui hasardent tout dans leur demi-costume. C’est la folie organisée en rhétorique & rencontrant, à travers ses écarts, d’incroyables bonnes fortunes de pensée & de forme. Un mot créé sous le dix-neuvième siècle, mais trop souvent détourné de sa vraie signification, — la blague, — pourrait servir à qualifier certains aspects de cet idiome, si difficile à baptiser. L’auteur de la Jeunesse du Temps a, un des premiers, popularisé l’école de la blague, à une époque où la bourgeoisie rebelle estimait qu’elle avait déjà bien assez à faire avec le romantisme sur les bras. En même temps qu’Ourliac, on remarquait dans ce sillon moqueur l’auteur des Jeune-France, Théophile Gautier, & ces deux vaudevillistes qui ont souvent approché de la comédie : MM. Duvert & Lauzanne. Le petit journal fit le reste ; & aujourd’hui, quoique cette école bâtarde ne nous semble réunir aucune condition de vitalité, partant de durée, ne l’en voilà pas moins installée & même fortifiée dans ses retranchements. Elle compte déjà des succès ; on peut considérer comme deux de ses types les plus