Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/183

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Ourliac eut l’honneur d’écrire pour ce roman une préface qui ne ressemble à aucune préface connue. C’est de cet épisode sans doute qu’il faut dater la liaison de ces deux hommes, qui ont plusieurs points de contact dans le talent. Lorsque Balzac fut saisi tout à coup d’une fantaisie de collaboration, principalement en vue du théâtre, il songea d’abord à Édouard Ourliac. Le deuxième acte de Vautrin passe pour être presque en entier de ce dernier.

Les occasions de se produire ne lui manquèrent plus ; il mit son nom dans la série des Français peints par eux-mêmes, dans la nouvelle Caricature, dans la Presse, où il imprima la Confession de Nazarille, œuvre assez faible, selon moi, & qui cependant souleva les susceptibilités morales des abonnés. C’est qu’Ourliac était alors plus que jamais engagé dans la voie du scepticisme. Un puissant effort sur lui-même l’en tira subitement ; un premier cri de douleur. s’échappa de cette jeune poitrine : il fit le volume intitulé Suzanne.

On a dit — & c’est l’éloge désespéré que tous les beaux romans arrachent à la critique — qu’il avait mis sa propre histoire dans Suzanne. Nous croyons plutôt que c’est une manière perfide de lui attribuer les traits souvent odieux dont il s’est servi pour peindre le personnage de La