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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/216

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II

Dès le lendemain, Lucien prenait possession de son emploi chez Paul Harmant. Il faisait transformer en atelier de dessin la grande pièce voisine de la bibliothèque, puis il se mettait en mesure de rassembler quelques dessinateurs.

Il trouva trois petites pièces au quatrième étage d’une maison de la rue Miromesnil, et il en prit possession, tandis que de son côté Jeanne Fortier s’installait à côté de Lucie.

L’entrée du fils de Jules Labroue chez Paul Harmant avait mis un élément de distraction dans la vie de Mary. Du jour où Lucien devint l’hôte assidu de la rue Murillo, la santé de la jeune malade parut se rétablir.

Ce changement soudain ne pouvait échapper aux regards vigilants de l’ex-contremaître. Il en conclut qu’il ne s’était point trompé en croyant découvrir dans le cœur de Mary un amour naissant pour le fils du mécanicien d’Alfortville ; il n’envisageait pas sans une certaine épouvante cet amour.

Mary s’éprenait de jour en jour davantage de Lucien Labroue, et celui-ci commençait à s’apercevoir de la trop grande bienveillance de la jeune fille à son endroit.

Cette bienveillance le mettait à la gêne, car il aimait passionnément Lucie, et tous les millions de la terre