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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/317

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derniers jours ? Rendez donc à une mère le bonheur de retrouver sa fille !

– Je le ferai, monsieur. Encore une fois, je n’hésite pas. Demain vous aurez la copie du procès-verbal. À quel moment pourrai-je vous la remettre ?

– Je vous attendrai ici pour déjeuner, vers onze heures, et en échange de la pièce en question, je vous remettrai la somme nécessaire pour payer vos dettes. Je pense qu’à l’avenir vous ne vous laisserez plus aller aux folies amoureuses… Était-elle jolie, au moins, votre maîtresse ?

– Très jolie, monsieur, la coquine ! Brune, un petit signe noir sur la joue ! Amanda était une Parisienne employée ici dans un magasin de modes.

– Amanda ? répéta Soliveau.

– Oui, monsieur… Amanda Régamy…

– Ah ! par exemple ! voilà qui est curieux !

– Vous connaissez Amanda ? demanda Duchemin.

– Oui, mon jeune ami, et je comprends qu’elle vous ait mené loin ! Mais elle n’est plus à Joigny ?

– Elle l’a quitté, il y a quelques mois, pour retourner à Paris. Dans le magasin où elle travaillait, elle avait dérobé deux pièces de dentelles de cinq cents francs chacune…

– Ah ! ah !… Et on ne l’a point fait arrêter ?

– Non, monsieur. Elle a attendri sa patronne. Seulement on a exigé d’elle une reconnaissance écrite du vol, et l’engagement d’en rembourser la valeur dans un laps d’une année. C’était pour lui donner le moyen de payer que j’ai commis la faute que vous savez. Une fois l’argent dans ses mains, elle dépensa la somme.

– Depuis lors s’est-elle acquittée ?

– Je l’ignore absolument, mais je ne le crois pas.

– Comment se nomme la modiste victime de ce vol ?

– Mme Delion, Grand-Rue, au numéro 74. »

Le dîner était fini. Ovide regarda sa montre.

« Voici l’heure de nous séparer, j’ai besoin de dormir et vais me mettre au lit. À demain. »

Le Dijonnais monta dans sa chambre, et ne tarda pas à s’endormir. Il était satisfait de sa journée.