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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/484

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– Si j’ai bien lu dans sa pensée, reprit le chef de la Sûreté, nous trouverons chez lui des documents qui nous éclaireront… Maintenant, monsieur le juge d’instruction, quel parti prenez-vous au sujet de ce Paul Harmant ?

– Je suis d’avis d’attendre de Soliveau des aveux complets. Il parlait sous l’empire d’une ivresse mal dissipée… Prendre ses paroles et ses accusations trop au sérieux serait agir à la légère…

– Êtes-vous d’avis d’opérer une perquisition, cette nuit même, au domicile que nous a indiqué ce Soliveau ?

– Partons », fit le juge d’instruction. Paul Harmant, nos lecteurs s’en souviennent, suivi de près par Raoul Duchemin, avait pris la rue de Rome. À neuf heures précises, le père de Mary s’arrêtait devant la petite porte grise que nous connaissons et sonnait. Duchemin avait fait halte, presque en face, dans l’enfoncement d’une porte cochère.

La porte resta close. Paul Harmant se demandait ce que pouvait signifier l’absence d’Ovide, mais n’ayant aucune raison de supposer que la dépêche qu’il avait reçue cachait un piège, il résolut d’attendre et se mit à se promener de long en large.

Raoul le voyait passer et repasser. Pour ne pas attirer son attention, il alla s’installer à la terrasse d’un café sis un peu plus bas.

Dix heures sonnèrent. Paul Harmant s’approcha de nouveau de la porte et sonna à plusieurs reprises ; puis il se mit à arpenter le trottoir d’un pas furibond. Une heure s’écoula. Les horloges des Batignolles sonnèrent onze heures. Paul Harmant proféra un juron et Duchemin le vit bientôt abandonner sa faction, et remonter vers la place Clichy.

À minuit, Duchemin quitta le café.

Devant la porte grise du jardin, il jeta un regard sur la muraille de clôture. C’est à peine si cette muraille avait deux mètres de hauteur. Une borne de granit se trouvait à côté.

Duchemin se rapprocha du mur d’enceinte, jeta par-dessus un paquet contenant pince, ciseau à froid et tournevis, puis, après s’être assuré que personne ne