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Page:Montaiglon - Recueil de poésies françoises des 15e et 16e siècles, tome XI.djvu/353

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Merveilleux Faictz

Les Roys aussi et autres Princes
Et les Présidens des Provinces,
Quant ilz reçoivent les Sergens[1]
Des Conseillers et autres gens,
Les[2] font-ils pas jurer, si font,
Que à Nemo ilz révéleront
Les secretz, et, s’enquis j’estoye
Pour cela, je leur respondroye
Que c’est pour ce qu’il ne mourra
Point, mais tousjours vif demourra :
Nemo est qui semper vivat. Ecclesiastici I[3].

Que voulez vous que je vous dye ?
C’est une droicte mélodie
Que de Nemo et de ses faictz
Dont n’en sçauroye dire huy mais,
Et si en diray encore ung
Qui entre les Clercz est commun,
Et qui est si grant que sans faulte
Je m’esmerveille, aussi est haulte
La chose dont Dieu escondit
Ses Disciples quant il leur dit
Que à eulx sçavoir n’appartenoit
Quand la fin du Monde seroit,
Qu’on dit du Jugement le jour ;
Mais il leur dit lors sans séjour
Que Nemo[4] sy le sçavoit bien
De die autem illo vel horâ Nemo scit. Marci 40[5].
Somme toute, je croy et tien

  1. Ce vers manque dans B.
  2. A B : Ne les font-ils.
  3. Eccles. IX, 4.
  4. Imp. : Que ne Nemo.
  5. Marci XIII, 32.