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VIII

DE LA BORGOISE D’ORLIENS.

Manuscrit F. Fr., 837, f. 163 ro à 164 ro.[1]

1
Or vous dirai d’une borgoise
Une aventure assez cortoise.
Née et norrie fu d’Orliens,
Et ses sires fu néz d’Amiens,
5Riches mananz à desmesure.
De marchéandise et d’usure
Savoit toz les tors et les poins,
Et ce que il tenoit aus poins
Estoit bien fermement tenu.
10En la vile furent venu
.IV. noviaus clers escoliers ;
Lor sas portent come coliers.
Li clerc estoient gros et gras,
Quar moult menjoient[2] bien sans gas.
15En la vile erent moult proisié
Où il estoient herbregié :
.I. en i ot de grant ponois,
Qui moult hantoit chiés .I. borgois ;
S’el tenoit-on moult à cortois ;
20N’ert plains d’orgueil ne de bufois,
Et à la dame vraiement

  1. VIII. — De la Borgoise d’Orliens, p. 117.

    Le ms. de Berne 354 (fol. 78 ro à 80 vo), contient une autre version toute différente de ce fabliau.

    Publié par Barbazan, II, 1 ; par Méon, III, 161-168 ; et traduit par Legrand d’Aussy, IV, 294-297, sous le titre : « De la bourgeoise d’Orléans, ou de la dame qui fit battre son mari ».


  2. Vers 14 — manjoient, lisez menjoient.