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avant-propos.

rienne, que sans l’interruption de celle-ci il y aurait paru depuis longtemps et que je lui avais naturellement conservé ce que j’avais déjà fait de collations, sûr qu’un jour ou l’autre nous l’imprimerions ensemble. Le moment en était venu ; une partie de ce premier volume des Fabliaux était même déjà imprimée et tirée avant la guerre et le siége de Paris, pendant lequel M. Jannet mourut. On voit que, s’il n’y a pas dans ce Recueil un ordre méthodique, c’est qu’après un examen sérieux il nous a paru impossible d’arriver dans ce sens à un ordre qui non-seulement fût satisfaisant, mais ne fût pas en même temps aussi faux que dangereux.

Il n’était pas possible de penser à les grouper par auteurs. Presque tous sont anonymes ; les auteurs de quelques-uns sont connus, alors seulement qu’ils ont enchâssé leur nom dans les vers de leur récit, et ces noms ne disent rien puisqu’on ne sait d’eux rien autre chose. De plus, avec la façon dont les copistes du Moyen Âge changeaient innocemment la langue et le dialecte de ce qu’ils transcrivaient pour l’accommoder au parler du jour et aux habitudes de leur propre province, ce qui fait qu’on ignore surtout leur date précise, il n’était pas plus possible de classer les Fabliaux dans l’ordre chronologique de leur rédaction.

Méon a bien mis sur son titre « Contes et Fabliaux des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles. » Il est