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avant-propos.

certain que nous ne possédons pas un seul Fabliau en vers français du XIe siècle, si même il y en a eu ; on en a écrit certainement au xiie siècle, mais nous n’en possédons pas un qui soit bien authentiquement de cette époque ; tous les manuscrits sont du XIIIe, et du XIVe siècle ; pour le XVe siècle, il n’y en a plus ; le Fabliau avait fait son temps, il était vieilli, démodé et ne s’écrivait plus. En réalité, tous nos manuscrits de Fabliaux ne dépassent pas une période d’un grand siècle et demi. Quels sont là dedans ceux qui sont du temps même du manuscrit qui, selon l’âge réel, c’est-à-dire selon que le copiste qui garde son écriture était jeune ou vieux, peut varier d’une trentaine d’années en moyenne et ne s’apprécier que par approximation ? Quels sont dans chacun de ces recueils, — et ce sont des recueils en très-petit nombre, une dizaine au plus de cartulaires de Fabliaux, si l’on peut employer ce terme à leur propos, qui contiennent la presque-totalité de ce qui en est venu jusqu’à nous, — quels sont, dis-je, les Fabliaux qui sont antérieurs à l’exécution du manuscrit et qui s’y trouvent remaniés comme forme de mots, même comme style et comme récit ? Autant de questions insolubles.

Dans une notice excellente qui a été écrite par M. Victor Leclerc pour le vingt-troisième volume de l’Histoire littéraire (p.69-215), notice à laquelle