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la borgoise d’orliens

Des orbes cops li donez tant,
Que jamais jor ne li en chaille
De prier famé qui rien vaille. »
175Quant la mesnie l’uevre entent,
Tuit saillent sus, nus n’i atent,
L’un prent baston, l’autre tiné.
L’autre pestel gros et molle :
La borgoise la clef lor baille.
180Qui toz les cops méist en taille,
A bon contéor le tenisse.
« Ne souffrez pas que il en isse ;
Ainz l’acueilliez el solier haut.
— Par Dieu, font-il, sire clercgaut.
185Vous serez jà desciplinez. »
Li uns l’a à terre aclinez.
Et par la gorge le saisi ;
Par le chaperon l’estraint si
Que il ne puet nul mot soner ;
190Puis l’en acueillent à doner ;
De batre ne sont mie eschars.
S’il en éust doné .M. mars,
N’éust miex son hauberc roulé.
Par maintes foiz se sont mollé,
195Por bien ferir, ses .II. nevous.
Primes desus et puis desous ;
Merci crier ne li vaut rien.
Hors le traient com .I. mort chien,
Si l’ont sor .I. fumier flati.
200En la meson sont reverti ;
De bons vins orent à foison,