D’or et d’argent puis qu’il vous fust
D’autrui que de moi gréust[1].
Quant tu ensi m’en veus cacier
Je ne me sai ù pourquachier.
Au jor que pour toi me démis
Perdi l’avoir et mes amis ;
Mais prier t’en vuel d’une cose
Pour chou que nus hom ne t’en cose :
Je suis molt debrisiés et vius
Et, cant cacier m’en vius[2]
De ton ostel et m’en eslonges,
Je pri c’une robe me donnes,
Et si n’ai cauces ne soulers
Trop seroit mauvais li allers. »
Cis respont : « De chou ne m’en caut,
Encore avés vous trop de caut.
Ce poise moi que tant vivés.
Jamais par[3] moi nul bien n’arés ;
Ne paierai mais vostre escot.
— Biaus fius, donne moi un surcot
Que tu as de tes vieles[4] roubes
Ou une de tes vieles[4] houces,
Dont tu fais tes chevax couvrir.
Après me fais ton huis ouvrir ;
J’irai à Diu, quant il te plaist,
Que plus oïant de moi te laist.
— Hé ! » fait-il, « n’en puis escondire.
Alés laiens à mon fil dire
Qu’il vous doinst une houce viés ;
Si en cuuevre et teste et piés. »
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