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LXXXV

LE SENTIER BATU

Paris, Bibl. de l’Arsenal, Mss. B. L. F. 317,
fol. 132 vo à 133 ro.[1]

1
Folie est d’autrui ramprosner,
Ne gens de chose araisouner
Dont il ont anuy et vergoigne ;
On porroit de ceste besoigne
5Souvent moustrer prueve en maint quas.
Mauvès fet juer de voir gas,
Car on dist, et c’est chose vraie,
Que bonne atent qui bonne paie ;
Cui on ramposne et on ledenge,
10Quant il en voit lieu, il s’en venge,
Et tel d’autrui moquier s’atourne
Que sus lui meïsme retourne.
Un example vous en dirai.
Si vrai que ja n’en mentirai.
15Ainsi c’on me conta pour voir.
Il devoit .I. tornoi avoir
Droit entre Perronne et Aties[2],
Et chevaliers en ces parties
Sejournoient pour le tournoi.
20Une fois ierent en dosnoi

  1. LXXXV. — Le Sentier batu, p. 247.

    Le ms. de l’Arsenal porte dans la nouvelle numérotation le no 3524.


    Publié par Barbazan, à la suite de l’Ordene de Chevalerie, 168-177 ; par Méon, I, 100-105 ; par M. Aug. Scheler, Dits et Contes de Baudoin et de Jean de Condé, III, 299-303, et traduit par Legrand d’Aussy, III, 16-18.


  2. Vers 17 — Athies est une petite ville du Vermandois, tout près de Péronne.