Qu’ele ert aus[1] Filles Dieu rendue,
Et qu’à une autre l’ot tolue,
Qui laianz le soir[2] l’amena,
Que par pou ne s’en forsena.
Que vos iroie je disant[3],
Ne lor paroles devisant ?
Dou rioteir seroit noianz ;
Mais tant fu Denize laians
Que li denier furent rendu.
Après n’ont gaires atendu,
Qu’el fu à son gré assenée,
A un chevalier fu donée.
Qui l’avoit autrefois requise.
Or ot non madame Denize,
Et fu à mout plus grant honeur
Qu’en abit de Frere meneur.
- ↑ 321 — B, au.
- ↑ 323 — A, Qui .I. soir leenz.
- ↑ 325 — A, contant.
Les imitations de cette nouvelle sont assez nombreuses : Cent Nouvelles nouvelles (nouv. 32), Contes de la reine de Navarre (nouv. 31), La Fontaine (Les Cordeliers de Catalogne), l’Apologie pour Hérodote, etc. Legrand d’Aussy (III, 384) cite un passage du Journal de Paris sous Henri III, qui nous apprend qu’en 1577 le fait raconté par ce fabliau s’est passé en effet à Paris, et que la damoisele Denise de cette époque s’appelait alors frère Antoine.