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LXXXVIII

DES BRAIES AU CORDELIER

Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 154 vo à 156 ro,
et 19152, fol. 120 vo à 122 ro.[1]

1
Metre vueil m’entente et ma cure
A faire .I. dit d’une[2] aventure
Qu’avint à Orliens la cité ;
Ce tesmoingne par verité
5Cil qui m’en dona la matire.[3]
Il avint, si corn j’oï dire,
C’uns clers amoit une borjoise
Qui mout estoit sage et cortoise ;
Mout savoit d’enging et d’aguet :
10A feme, qui tel mestier fait
Et qui veut amer par amors,
Couvient savoir guenches et tors,
Et enging por soi garantir ;
Bien covient que saiche mentir,
15Tele eure est[4], por couvrir sa honte.
La borjoise dont ge vos conte
Fu bien de ce mestier aprise,
Comme cele qu’amors ot mise
Et bien[5] enlacie en ses laz.
20Mout amast d’un clerc[6] le solaz,

  1. LXXXVIII. — Des Braies au Cordelier, p. 275.

    A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 154 vo à 156 ro.

    B. — Paris,» Bibl. nat.,» Mss. fr.» 19152, fol. 120 vo à 122 ro.


    Publié par Barbazan, II, 14, et par Méon, III, 169-180 ; traduit par Legrand d’Aussy, I, 343-349.


  2. Vers 2 — B, A raconter une.
  3. 5 — A, Si con je truis en la matire. — Ce vers et le suivant sont intervertis dans A.
  4. 15 — « est » manque à B.
  5. 19 — A, Et mout.
  6. 20 — B, du clerc.