Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/194

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toutes nations, & notamment en la nostre, envers les estrangiers. Quatre chambres garnies de neuf licts, desqueles les deux avoint poiles & un being, nous coustarent un escu par jour chacun des maistres ; & des serviteurs, quatre bats, c’est-à-dire, neuf solds, & un peu plus pour chaque ; les chevaux six bats, qui sont environ quatorze solds par jour ; mais outre cela ils y adjoustarent plusieurs friponneries, contre leur coustume. Ils font gardes en leurs villes & aux beins mesmes, qui n’est qu’un village. Il y a toutes les nuicts deux sentinelles qui roulent autour des maisons, non tant pour se garder des ennemis, que de peur du feu ou autre remuemant. Quand les heures sonnent, l’un d’eux est tenu de crier à haute voix & pleine teste à l’autre, & luy demander quelle heure il est ; à quoy l’autre respond de mesme voix, nouvelles de l’heure, & adjouste qu’il face bon guet. Les