Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/210

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les trois heures après midy à

LINDE, trois lieues, petite ville assise à cent pas avant dans le lac, lesquels cent pas on passe sur un pont de pierre: il n’y a que cette entrée, tout le reste de la ville estant entourné de ce lac. Il a bien une lieue de large, & au delà du lac naissent les montaignes des Grisons. Ce lac & toutes les rivieres de là autour sont basses en hiver, & grosses en été, à cause des neges fondues. En tout ce pays les fames couvrent leur teste de chappeaus ou bonnets de fourrure, come nos calotes ; le dessus, de quelque fourrure plus honeste, come de gris, & ne coute un tel bonnet que trois testons, & le dedans d’eigneaus. La fenêtre qui est au devant de nos calotes, elles la portent en derrière, par où paroît tout leur poil tressé.