Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/249

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un facteur des Foulcres, Vénitian : nous n’y vismes nulle belle fame. Les Foulcres qui sont plusieurs, & tous très-riches, tienent les principaux rengs de cete ville là. Nous vismes aussi deus sales en leur maison, l’une haute, grande, pavée de marbre ; l’autre basse, riche de médailles antiques & modernes, avec une chambrette au bout. Ce sont des plus riches pieces que j’aye jamais veues. Nous vismes aussi la danse de cet’assemblée : ce ne furent qu’Alemandes : ils les rompent à chaque bout de champ, & ramenent seoir les dames qui sont assises en des bancs qui sont par les costés de la sale, à deus rangs, couverts de drap rouge : eus ne se meslent pas à elles. Après avoir faict une petite pose, ils les vont reprendre : ils baisent leurs meins, les dames les reçoivent sans baiser les leurs, & puis leur metant la mein sous l’aisselle, les embrassent & joingnent les joues par le costé, les dames leur metent la mein