Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/252

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de vint pas en carré, de douze ou quinze pieds de haut, fermée par tout d’areschal bien noué & entrelassé ; au dedans dix ou douze sapins, & une fontene : tout cela est plein d’oiseaus. Nous y vismes des pigeons de Polongne, qu’ils appellent d’Inde, que j’ai veu ailleurs : ils sont gros, & ont le bec come une perdris. Nous vismes aussi le mesnage d’un Jardinier, qui prévoïant l’orage des froidures, avoit transporté en une petite logette couverte, force artichaus, chous, létues, epinars, cicorée & autres herbes qu’il avoit ceuillées, come pour les manger sur le champ, & leur mettant le pied dans certene terre, esperoit les conserver bones & freches deus ou trois mois ; & de vray, lors, il avoit çant artichaus nullemant fletris, & si les avoit