Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/269

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la bouche, la terre s’entrouvrit sous luy, où il fut englouty jusques au col, & s’ampouigna au couin de l’autel ; le prestre lui osta cete ostie de la bouche. Ils montrent encore le trou, couvert d’une grille de fer, & l’autel qui a reçu l’impression des doigts de cet home, & l’hostie qui est toute rougeastre, come des gouttes de sang. Nous y trouvames aussi un ecrit recent, en latin, d’un Tirolien qui ayant avalé quelques jours auparavant un morceau de cher qui lui étoit arreté au gosier, & ne le pouvant avaler ny randre par trois jours, se voua, & vint en cete église où il fut soudein guery. Au partir de là, nous trouvames en ce haut où nous etions, aucuns beaus vilages ; & puis etant devalés une descente de demie heure, rancontrames au pied d’icelle une belle