Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/397

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heures, & après on va souper. Il (Montaigne) disoit que c’estoit un bon païs pour les paresseux, car on s’y leve fort tard. Nous en partîmes lemdemein trois heures avant le jour, tant il avoit envie de voir le pan de Rome. Il trouva que le serein donnoit autant de peine à son estomac le matin que le soir, ou bien peu moins, & s’en trouva mal jusqu’au jour, quoyque la nuit fût sereine. A quinse milles nous découvrîmes la ville de Rome, & puis la reperdismes pour longtems. Il y a quelques villages en chemin & hostelleries. Nous rancontrames aucunes contrées de chemins relevés & pavés d’un fort grand pavé, qui sambloit à voir, quelque chose d’antien, & plus près de la Ville, quelques masures évidemmant très antiques, & quelques pierres que les Papes y ont faict relever pour l’honneur de l’antiquité. La plus part des ruines sont de briques, tesmoings les Termes de Diocletian, &