Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nulle autre qu’il eût jamais veue. Il disoit que la forme des rues en plusieurs choses, & notammant pour la multitude des homes, lui represantoit plus Paris que nulle autre où il eût jamais esté. La Ville est, d’à-cette-heure, toute plantée le long de la riviere du Tibre deça & dela. Le quartier montueus, qui estoit le siege de la vieille ville, & où il faisoit tous les jours mille proumenades & visites, est scisi, de quelques églises & aucunes maisons rares & jardins des Cardinaus. Il jugeoit par bien claires apparences, que la forme de ces montaignes & des pantes, estoit du tout changé de l’antienne, par la hauteur des ruines, & tenoit pour certin qu’en plusieurs endroits nous marchions sur le teste des maisons toutes antieres. Il est aisé à juger, par l’arc de Severe, que nous somes à plus de deus picques au dessus de l’antien planchier, &